Formation, refroidissement et spectroscopie de molécules neutres et ionisées

Formation, refroidissement et spectroscopie de molécules neutres et ionisées

Cette OR utilise comme préalable nécessaire les calculs de structure des atomes, molécules et ions effectués dans l’OR1 combinés avec des données spectroscopiques quand elles existent pour prédire de la façon la plus fiable possible des schémas de formation de ces particules dans leur état fondamental absolu et aussi pour interpréter les spectres et les observations faites par nos collaborateurs expérimentateurs.
Quatre études sont développées dans cette OR.

La première étude a pour but de progresser dans la compréhension des processus collisionnels inélastiques responsables de la durée de vie limitée des échantillons des molécules froides dans leur état fondamental absolu ce qui permettra de les éviter ou au contraire de les favoriser grâce à un photon laser de fréquence bien choisie pour orienter la réaction vers des produits bien définis. Sonder et contrôler ces réactions chimiques en étudiant l’interaction lumière‐molécules sera l’objectif principal de cette étude qui permettra d’éviter la perte des molécules et aussi qui permettra de découvrir des mécanismes efficaces de formation de complexes polyatomiques ultra froids.

La deuxième étude, en collaboration avec le Brésil, consiste à unir nos efforts pour inventer de nouveaux schémas de refroidissement de molécules possiblement transposables à une majorité de molécules et non seulement aux molécules bialcalines. Guidés par nos simulations élaborées à l’aide de calculs de structure moléculaire, les expérimentateurs produiront des molécules de Rb2 directement à partir d’un jet moléculaire supersonique en mettant en oeuvre une technique de pompage optique rovibrationnelle.

Les investigations sur les collisions ultra‐froides ion‐atome et la formation d’ions moléculaires ultra‐froids sujet de la thèse de X. Xing (soutenance prévue à l’automne 2021), se poursuivront en étendant les développements numériques de cette thèse au couple (Rb,Sr+). En effet, lors de la collaboration initiée avec le groupe de R. Ozeri (Weizmann Institute, Israel), nous avions limité le modèle théorique à une approche collisionnelle semi‐classique qui révélait quelques désaccords avec les résultats expérimentaux. Ceux‐ci devraient s’estomper dans le cadre du modèle quantique mise en oeuvre par X. Xing. Ces calculs seront étendus à un couple d’espèces plus légère, (Li,Ca+), étudiés par l’équipe de T. Mukuyama (Osaka, Japon), et qui intéresse aussi celle de S. Rangwala (RRI, Bangalore, Inde).

La dernière étude est menée par Fréderic Carlier à l’étude théorique des régimes de chaos classique et quantique dans les molécules diatomiques. La signature du chaos classique a été observée dans les spectres de l’atome d’hydrogène ou de lithium en présence d’un champ magnétique intense (Thèse de N. Bouloufa, 1993). Le problème du chaos a été aussi étudié dans le cas de l’interaction coulombienne à trois corps par D. Delande (Thèse B.Grémaud 2006) pour les atomes à deux électrons. Nous étendons cette dernière étude à la physique moléculaire en étudiant la molécule H2 ou Li2 en calculant d’abord les sections de Poincaré en fonction de paramètres bien choisis pour étudier la dynamique classique avec transition vers le chaos avant de nous intéresser aux liens qui peuvent exister avec la mécanique quantique.